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 Communion Oratorienne

 

Présentation

Spiritualité Oratorienne

Spiritualité
Membre de la C.O.
La C.O.
La Charte
Historique
Bibliographie

Une spiritualité de l'incarnation.
T
rois traits caractérisent son inspiration : Chercheur de Dieu
Jésus-Christ, passage obligé
S
ervir l'Eglise aujourd'hui, dans l'esprit du mystère de l'incarnation

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Membre de la Communion Oratorienne

Des laïcs et des prêtres, des personnes de tous horizons, de milieux sociaux variés, prêts pour un partage fraternel de réflexion et de prière, souvent impliqués dans la vie associative, sociale ou ecclésiale.

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Les week-ends
Les sessions nationales

La Communion Oratorienne

La Communion Oratorienne se rattache à la spiritualité oratorienne.
Elle est association de fidèles du Christ, et regroupe aussi bien des laïcs que des prêtres.
A partir d'une même vocation baptismale, elle rassemble des membres de l'Eglise qui désirent se joindre à elle pour réaliser sa mission.
&

La Charte

Elle définit les buts et l'organisation de la Communion Oratorienne.

&

Historique

Les grandes figures oratoriennes
& Philippe Neri
& Pierre de Bérulle
John Henry Newman
Lucien Laberthonnière
& Pierre Dabosville

Bibliographie

Plusieurs livres sont disponibles en librairie pour mieux connaître les figures oratoriennes.
Vous pouvez également vous procurer plusieurs livres écrits par des auteurs se réclamant de cette spiritualité.

 

  La Communion Oratorienne

En 1985, des prêtres de l'Oratoire et des laïcs implantés dans des paroisses et des collèges Oratoriens se retrouvent à l'Àrbresle (couvent de Dominicains dans la région lyonnaise) http://www.couventlatourette.com pour une première rencontre et mènent une réflexion sur le sacerdoce commun des baptisés'.

Je fais Eglise ou je dépanne la paroisse ?

Les premiers jalons d'une aventure qui se poursuit encore aujourd'hui étaient posés. Dans cette aventure . des projets, des questionnements, des déceptions, des espérances, des avancées... en tout cas un désir très fort de faire Eglise et de mieux révéler Jésus-Christ au cœur de ce monde. Depuis 1985, pendant trois jours, chaque année, se déroule une session où sont abordés différents thèmes, comme : 'la prière', 'les ministères et la coresponsabilité prêtres - laïcs &vivre la foi dans le monde d'aujourd'hui, 'l'exclusion', "nos repères éthiques dans le monde contemporain'... jeunes, moins jeunes, une centaine de personnes environ gravite autour de la Communion Oratorienne (C.O.) et un bon nombre s'y est vraiment engagé. Presque chaque membre a un engagement d'Eglise sur son lieu d'habitation - paroisse, collège, hôpital, prison, monde des exclus...

Ce qui anime la C.O. .

- La coresponsabilité 'baptisés prêtres - baptisés laïcs' pour mieux faire Eglise.

- Le souci d'une meilleure compréhension du monde d'aujourd'hui.

- Le rattachement à la spiritualité Oratorienne fondée sur le mystère de l'Incarnation. Cette spiritualité incite chacun à éclairer son intelligence, nourrir sa vie par la Parole de Dieu, faire une large place à la prière.

- Aujourd'hui même, le désir de vivre une 'expérience' spirituelle.

- Le souci de formation, concrétisé par l'approche des grandes figures de l'Oratoire telles que -. Philippe Néri, Pierre de Bérulle, Lucien ]Laberthonnière, Pierre Dabosville, John Henry Newman... et l'Ecole Française de Spiritualité dans son ensemble. Cette fréquentation induit une attitude de sympathie' vis-à-vis du monde. "Comment des hommes affrontés à leur temps ont-ils essayé d'apporter des réponses ?"

Son fonctionnement :

- La C.O., reconnue canoniquement 'Association de Fidèles du Christ" ad experimentum en 1989, s'est dotée d'un charte qui fixe l'esprit, les Luts et les règles de fonctionnement.

- En 1986, il y eut le lancement d'un journal 'Relai ... s" et la mise en place de relais locaux, cellules d'église, se réclamant de la tradition Oratorienne, qui mènent, généralement sur une année, une réflexion sur un thème choisi. Chaque relais local a un ou deux animateurs.

- Une coordination assure le lien entre les différents relais, a le souci de leur bonne marche, et se préoccupe de la mise en place des sessions et de la formation.

- Des week-ends, des journées, des temps de prière, de convivialité, des pélerinages, des marches sont autant de moyens pour mieux se connaître, mieux découvrir la tradition Oratorienne, pour partager nos expériences, avancer en Eglise…

La Charte

Extrait de la Charte

Finalités de la Communion Oratorienne

Dans la Mission de l'Eglise

Conformément à la tradition de 1'0ratoire, la Communion Oratorienne se veut particulièrement attentive aux conditions de cette mission dans le monde contemporain... et elle ne peut prendre son parti du divorce qui tend à s'établir entre la Foi et les Cultures. La Communion Oratorienne sera donc en ce domaine un lieu de concertation, de réflexion, de ressourcement, tout en étant un lieu d'action.

... Elle veut donc témoigner et signifier, par son existence mais surtout par sa manière de vivre la coresponsabilité la7ics- prêtres, que cette mission concerne tous les baptisés quel que soit leur état de vie. Il lui revient d'en chercher et d'en trouver les moyens.

• Appelée à répondre aux divers besoins de l'Eglise, la Communion Oratorienne ne saurait exister sans être un lieu de prière

- un centre de formation selon les nécessités et les besoins de chacun

- un lieu d'éveil et de soutien de la vocation apostolique de chacun

- un lieu de partage et de vérification des engagements

- un lieu d'attention aux générations du futur avec une ouverture spécifique au monde des jeunes.

• Pour être fidèle à sa volonté de vivre sa vocation selon la tradition spirituelle de l'Oratoire, la Communion Oratorienne accordera une place privilégiée à l'écoute de la Parole de Dieu, à l'exploration et à l'actualisation des sources de la spiritualité de l'Oratoire.

  Historique

L'ORATOIRE :
AVANT TOUT PEUT ÊTRE, DES HOMMES HABITÉS PAR UN ESPRIT POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DE LEUR TEMPS...

 

Si, un jour, tentés par l'envie d'en savoir plus sur cette petite Congrégation qu'est l'Oratoire, il vous arrive d'interroger quelques oratoriens au quelques laïcs, membres de la Communion Oratorienne, il y a bien des chances qu'ils vous disent que, s'ils ont décidé de lier leur sort à ce groupe, c'est parce qu'un jour, ils ont été intéressés par la manière dont ils ont vu vivre tel ou tel oratorien. Ils ont remarqué un "je ne sais quoi' qui leur plaisait dans la manière d'approcher la monde, la société, l'Église. Le "viens et vois", à la manière de Jésus, au début de l'Evangile de Saint Jean, joue énormément dans l'aventure Oratorienne...

On pourrait sans doute remonter jusqu'à Philippe NÉRI au 16ème siècle, lui qui n'a pas cherché à institutionnaliser un groupe mais qui a plutôt désiré permettre à des hommes et à des femmes de vivre d'un esprit qui soit adapté aux situations de leur époque.

Le contexte historique, en France, au début du 17ème siècle est assez différent, mais l'attitude initiée par Pierre de BÉRULLE est dans la continuité. Avec la Réforme protestante, une situation nouvelle est apparue. Trois attentes se manifestent :

- la nécessité de renouveler la vie spirituelle. Les nouvelles pratiques des réformés posent, en effet, la question d'un retour à l'essentiel, c'est-à-dire une vie inspirée par l'Esprit du Christ.

- le désir d'une nouvelle lecture d'un monde qui s'est profondément modifié, entre autre avec une diffusion amplifiée des idées au moyen de l'imprimerie.

- le besoin de changements profonds dans l'Eglise.

 

Pierre de BÉRULLE et les premiers oratoriens vont tenter de répondre à ces attentes et ils vont le faire surtout par leur manière d'être personnelle plus que par la mise en place de structures ou de règlements :

L'introduction du Carmel réformé de Thérèse d'Avila et les apports spirituels de Bérulle lui même vont contribuer à donner un souffle nouveau à la vie de foi.

Un certain style éducatif modernisé, dans les collèges oratoriens, valorisant l'initiative personnelle, fournira les moyens d'une lecture renouvelée des événements sociaux.

Le groupe oratorien s'efforcera enfin d'inspirer aux prêtres de l'époque, surtout préoccupées de leur statut économique et financier, un style presbytéral plus conforme à leur état et à leur vocation.

 

Quand on y regarde de près, on peut facilement s'apercevoir que notre temps manifeste bien des similitudes avec ce 17ème siècle commençant. L'attente spirituelle, même si elle est multiforme et quelque peu dévoyée est une réalité d'aujourd'hui. La demande de repères pour décrypter le monde que nous vivons, principalement chez les plus jeunes est non moins évidente. Quant aux changements ecclésiaux, le plus humble des baptisés est amené à y participer.

Comme à ses origines, l'Oratoire propose d'abord un certain type d'attitude à travers des hommes. Certains d'entre eux ont été particulièrement représentatifs de cette manière d'être oratorienne. Les pages qui suivent n'ont pas d'autre objectif que de présenter quelques unes de ces figures oratoriennes mains pour faire comprendre que pour faire sentir les traces d'un esprit qui a déjà traversé trois siècles et demi.

Fréquenter l'Oratoire ou la Communion Oratorienne, c'est avant tout vouloir trouver, pour en vivre, une attitude juste, inspirée bien sûr de l'Evangile, qui corresponde le mieux possible à un état ou à un moment de la société dans laquelle nous sommes amenés à conduire notre existence.

Il était logique que soient d'abord présentés Philippe NERI et Pierre de BERULLE puisque ce sont les fondateurs en Italie et en France.

Nous avons voulu y ajouter un oratorien contemporain, particulièrement significatif de cette recherche d'attitude ouverte aux attentes et aux questions des hommes à un moment de l'histoire.

Ces portraits ne sont bien sûr que des esquisses ... Si le chemin avec la COMMUNION ORATORIENNE se poursuit, il sera toujours possible de découvrir de manière plus complète ces cinq là et bien d'autres ... Entrant plus avant dans la manière d'être oratorienne, peu à peu le lecteur de ces biographies deviendra lui-même inspirateur pour d'autres de l'attitude que Philippe NERI proposait au 16ème siècle, au gré des rues et des places de Rome quand il déambulait dans la ville.

Dès maintenant, entrez en bonne compagnie !

 


Philippe NERI (1515-1595)

 

I - Un jeune bourgeois florentin

Philippe appartient à une famille bourgeoise sans grande aisance cependant. De ce fait, il partira chez son oncle, riche commerçant. Mais cette situation matérielle ne suffit pas à le satisfaire, il gagne alors Rome.

Il y rencontre quelques-uns de ses compatriotes et y mène une existence libre, déjà toutefois partagée entre la prière et la rencontre des autres, au cours de ses "vagabondages romains". Il vit ainsi quelques années mais assez vite sa personnalité attire d'autres hommes.

II - "Le prophète de la joie".

Philippe est un homme joyeux qui aime également la solitude où il peut se recueillir et le compagnonnage spirituel avec d'autres hommes. Sa façon originale de vivre sa foi frappe ses contemporains qui s'y sentent généreusement invités.

"Les gens qui vivent dans le monde doivent s'efforcer de parvenir à la sainteté de leurs propres maisons. La vie à la cour, la profession, le travail ne sont pas des obstacles pour qui veut servir Dieu".

Philippe considère l'humilité et la joie comme des qualités essentielles aux chrétiens.

L'humilité qui consiste à toujours vivre en Dieu et mourir à soi-même"

La joie qui lui fait dire "les gens joyeux, il est plus facile de les conduire sur les chemins de la vie que les gens tristes."

Son succès est tel que peu à peu et bien malgré lui s'instaure l'Oratoire.

III- Le Saint de la joie.

En 1564, sur les instance de la curie et de ses compatriotes, Philippe (devenu prêtre en 1551), reçoit la charge de Saint Jean des Florentins. Autour de lui et sous son autorité Vivent une vingtaine de personnes. En 1575, une congrégation de prêtres et de clercs séculiers appelée Oratoire est fondé par Grégoire XIII qui lui attribue l'église Sainte Marie de la Vollicella.

Voici en quelques mots la définition de l'Oratoire due à Talpa: "L'institut de l'Oratoire consiste principalement dans l'usage quotidien de la Parole de Dieu en style simple, familier, efficace, bien différent du sMe des prédicateurs. Sans doute, notre bienheureux Père a introduit, outre la Parole de Dieu, le fréquent recours aux sacrements et à d'autres exercices spirituels : cependant il a voulu que l'exercice par où nous nous différencions des autres instituts, fût la parole de Dieu quotidienne et familière."

Ainsi au terme d'une existence dont Philippe n'a peu ou presque Pas Parlé (aucun récit autobiographique, ni même spirituel, car ses interventions sont toutes orales), une institution est née qu'il a souhaitée la plus fidèle possible à ses intuitions premières.

Joie, Prière, Humilité et Charité tels sont bien les piliers de la spiritualité de Philippe Néri qui accède officiellement à la sainteté en 1622 en compagnie d'Ignace de Loyola, François-Xavier et Thérèse de Jésus (réforme du Carrnel).

 


Pierre de BERULLE (1575 - 1629)

Les XVIe et XVII" siècles voient apparaître en Europe l'éclatement de la nébuleuse chrétienne. Celle-ci est victime à la fois d'une implosion (univers hiérarchique contesté, montée en puissance d'un pouvoir économique) et d'une explosion (grandes découvertes géographiques et redécouverte des cultures grecque et latine).

Cela se traduit par une crise de la croyance, voire un épuisement du discours religieux, et une crise de l'Eglise établie.

Un groupe d'hommes, dont l'un des maîtres sera Pierre de BERULLE, va renouveler la manière de penser chrétienne. Au centre de ce renouveau, une intuition essentielle: il est nécessaire de revenir à l'homme Jésus et à partir de lui remonter à Dieu. L'expérience chrétienne, elle aussi doit se définir par rapport au Christ.

Pierre de BERULLE fondera en France en 1611, sur le modèle de l'Oratoire de Philippe NERI, une congrégation de prêtres séculiers qui deviendra l'Oratoire de Jésus. Par l'idéal de sainteté proposé à des prêtres, par sa recherche d'une culture humaniste alliée à une vie de foi centrée sur l'Incarnation, l'Oratoire de Pierre de BERULLE a été une manifestation caractéristique de la Réforme catholique.

Il faut souligner que l'existence relativement brève de cet homme mort à 54 ans, a été mêlée aux grands événements politiques et religieux du XVII" siècle-

relations avec Marie de Médicis, avec Richelieu, missions diplomatiques en Angleterre pour le mariage d'Henriette de France,

controverses avec les Réformés, introduction du Carmel thérésien en France, animation des 43 communautés qu'il contribuera à établir de 1604 à 1629,

fondation de l'Oratoire de France et direction spirituelle de ses communautés,

publication de nombreux ouvrages et rédaction de nombreuses lettres....

Toute cette activité, qui s'accompagnait de nombreux déplacements en France, en Italie, en Angleterre et en Espagne, était sous-tendue par une intense vie spirituelle et une réflexion théologique fort poussée, que l'on retrouve dans ses écrits.

 

Sa jeunesse

Issu d'une famille catholique appartenant à la petite noblesse et à la magistrature, Pierre naît en 1575, au château de Cérilly, près de Troyes. Il sera l'aîné de quatre enfants. La mort du père en 1682 amène madame de Bérulle à partir pour Paris, avec ses enfants. C'est une période particulièrement troublée entre catholiques et protestants. assassinat d'Henri 111, siège de Paris par Henri IV. Plusieurs membres de la famille de Bérulle seront emprisonnés et exilés.

Après ses études classiques, Pierre étudie la philosophie au Collège de Clermont (actuel lycée Louis-le-Grand) puis entreprend ses études de théologie. Tout en continuant ses études, il a l'occasion de rencontrer un certain nombre de réformés avec qui il discute, argumente, et qu'il voit revenir à la foi catholique. Toute sa vie sera marquée par ces controverses. Plus tard il publiera les Discours de controverse (1609).. Mais ces années d'études sont aussi marquées par la fréquentation de sa cousine Barbe Avrillot (Madame Acarie), et du cercle qui se réunissait chez elle.

Son ordination sacerdotale et son évolution spirituelle

Le 5 juin 1599, Bérulle est ordonné prêtre à Paris. c'est ce sacerdoce même qui sera désormais au cœur de sa vie et de sa mission. Il voudra plus tard 'restaurer l'état de prêtrise' et renouveler l'Ordre de Jésus- Christ.

L'année 1602 sera décisive pour lui. Depuis longtemps désireux de perfection et de vérité dans la conduite de sa vie, il pense à la vie religieuse. Il envisage d'entrer chez les Jésuites. Une retraite d'élection à Verdun en août 1602 sera l'occasion d'une lumière définitive: il perçoit à travers l'analyse de ses sentiments que Dieu ne l'appelle pas à changer de voie. L'autre fruit de cette retraite, semble-t-il, est une orientation nettement christocentrique. "Jésus seul est fin et moyen... Nous devons nous lier à lui comme à notre fin et user de lui comme d'un moyen". Il verra dans l'abaissement du Verbe incarné "le modèle de l'anéantissement du moi humain et de la soumission à Dieu vers quoi il aspire'. Jésus est le véritable accomplissement de notre être.

L'introduction du Carmel thérésien en France

En dépit des tensions existant entre la France et l'Espagne (nations en rivalité et en guerre périodiquement), les spirituels français étaient depuis quelque temps fascinés par l'Espagne mystique et cette influence s'étendra à tout le XVIIO siècle. En 1601, Brétigny, un prêtre qui fréquentait le salon de Mme Acarie, avait traduit les oeuvres de Thérèse d'Avila. Ce que Brétigny seul n'avait pu faire, se réalisa grâce aux puissantes relations du groupe Acarie et surtout grâce à l'énergie inlassable de Bérulle. Celui-ci triompha de toutes les difficultés et spécialement de la résistance des autorités du Carmel espagnol ; c'est ainsi que le 15 octobre 1604, six carmélites espagnoles arrivent en France et fondent le premier carmel thérésien français Les nombreuses fondations qui s'en suivirent (de 1604 à 1660, soixante deux carmels naîtront en France) montrent que l'arrivée des carmélites répondait à un besoin et à un désir de renouvellement de la vie religieuse ...

La grâce de 1607 - Le développement du christocentrisme mystique,

La retraite de Verdun en 1602 avait recentré le regard de Bérulle sur la personne de Jésus, Verbe incarné. En 1607, une véritable grâce mystique va cristalliser ces tendances et orienter son avenir de façon irréversible. Il perçoit alors sa vraie vocation dans une lumière nouvelle. il n'est pas destiné à la cour du roi Henri IV, bien que restant à son service, mais à celui de Jésus Christ pour "annoncer aux nations et aux peuples les conseils de Dieu et ses desseins'.. La personne du Verbe incarné va désormais être au cœur de son existence, de sa pensée, et de son enseignement, et tous ses écrits vont en témoigner. Nous sommes ici au cœur de l'expérience spirituelle de Bérulle et de son enseignement proprement mystique. L'homme ne se réalise qu'en s'unissant à Dieu dans l'adoration et l'amour. Mais seul Jésus par l'union en sa personne des deux natures est par état l'adorant parfait.

Cette pensée sera complètement développée dans le Discours de l'Etat et des grandeurs de Jésus en 1623. A partir de ce regard sur Jésus, Bérulle parlera longuement des 'états et mystères' du Verbe Incarné. Chaque circonstance de la vie du fils de Dieu est un mystère et à chaque mystère correspond un état du verbe incarné, qui prend sa valeur dans l'Incarnation.... L'état, tel du moins que Bérulle l'envisagera à partir de 1615, c'est l'attitude intérieure de Jésus en chacune des circonstances de sa vie terrestre ou glorieuse, considérée comme une réalité éternelle dans la mesure où cette vie est assumée par une personne divine. Parmi les mystères majeurs que Bérulle proposera, celui de l'Incarnation sera au cœur de sa contemplation... Il en sera de même pour celui de l'enfance de Jésus.

La fondation de l'Oratoire.

C'est clans la lumière de cette grâce de 1607 que se situe la fondation de l'Oratoire en 1611. Bérulle, comme tous les vrais chrétiens de son temps, souffrait de voir la situation déplorable du clergé de l'époque. Certains prêtres souhaitaient une réforme du clergé. François de Sales pousse

Bérulle dans ce sens et lui fait connaître l'Oratoire de saint Philippe Neri. Finalement sous les instances de l'évêque de Paris, Bérulle va lancer un mouvement en vue de renouveler "l'état de perfection dans l'état de clergé... sans séparation du corps ecclésiastique". Afin de vivre lui-même cet idéal de la vie de prêtrise et pour en donner un authentique témoignage, Bérulle, le Il novembre 1611, s'établit en communauté avec cinq compagnons dans une maison de la rue Saint Jacques, non loin du Carmel. En 1615, ils feront vœu de servitude à Jésus, reconnaissant en lui leur premier et ultime supérieur. C'est en cette même année en 1616 que l'assemblée du clergé recevra les décrets du concile de Trente. S'ils n'acceptent pas de bénéfices ecclésiastiques dont ils refusent l'ambiguïté, les oratoriens s'adonnent à tous les ministères de prédication, de confession, de catéchisme, et aux missions ; plus tard beaucoup d'entre eux se consacreront à l'enseignement dans les collèges et en Sorbonne. Tout naturellement ils seront invités à s'occuper de la formation des prêtres.

Bérulle cardinal (1627) sa mort (1629)

C'est à la demande de Louis XIII, motivé peut être par les services rendus, qu'Urbain VIII nomme Bérulle cardinal au consistoire du 30 août 1627.

Epuisé par différentes missions et par une maladie des yeux, Bérulle meurt prématurément le 2 octobre 1629, en célébrant la messe.

Le sens central de Dieu, le sens de l'adoration et le 'christocentrisme mystique" de Bérulle coloré d'une tendre dévotion à Marie, constitueront avec le souci de la sainteté des prêtres, l'essentiel de l'héritage bérullien.

 


Pierre DABOSVILLE

 

Sa biographie

Il est né à Cherbourg en 1907, dans une famille chrétienne ouverte.

Il fait des études classiques et entre au séminaire en 1925 ; ordonné prêtre en 1931, il commence sa vie sacerdotale dans les Collèges puis reçoit la charge d'Aumônier Général des Universités Catholiques de France, qu'il gardera 17 ans.

 

Ecarté de la Paroisse Universitaire car on lui reproche certaines positions, il est nommé Supérieur de l'Ecole Saint-Martin de France et mène une réflexion sur le pluralisme culturel. Fn 1973 il est élu au Comité Directeur de l'amitié Judéo-Chrétienne.

Il meurt le 5 Décembre 1976.

L'homme - Le Contexte

P. Dabosville était un homme de grande intelligence et d'une très grande ouverture culturelle. Il s'intéressait autant à la philosophie, aux sciences humaines qu'aux mathématiques. Ce fut un homme à la fois méditatif et d'engagement. Il se pencha sur la question sociale, sur les événements et mena une réflexion sur l'incroyance. Il se trouva mêlé à toutes les grandes questions qui agitèrent l'Eglise de France : prêtres ouvriers, relations avec les juifs, crise moderniste condamnée par l'Eglise, un concile à peine lancé... Il n'a pas peur de dire ses positions et dénonce la frigidité de l'Église et son refus de voir la question en face.

On le sollicite pour accompagner la réflexion des prêtres ouvriers. Il ose professer un socialisme qui améliorerait la condition ouvrière.

Il fait une recherche biblique et redonne souffle aux liturgies en mettant en avant la concélébration.

A la fin de sa vie il sera l'un de ceux qui organiseront de manière explicite le dialogue entre juifs et chrétiens.

En fait, P. Dabosville est un homme d'une grande liberté.

P. Dabosville : "figure de proue"

P. Dabosville a annoncé tous les thèmes du concile -. foi et culture contemporaine, la place des laïcs, le dialogue avec les autres religions, les réformes liturgiques.

Il est entré en sympathie avec le monde et appelle l'Église à voir la réalité en face. L'Eglise, effectivement, est prise d'angoisse face à ce monde et a tendance à condamner au lieu de s'affronter à la réalité des hommes de son temps.

P. Dabosville est pour l'Oratoire une grande figure qui a su réagir positivement face aux défis du inonde et n'occulter aucune 'crise' de l'époque.

Sa bibliographie

Les événements et la prière. Edition C L D

Foi et culture.